Les études et recherches intersectionnelles ont connu un large essor à partir de la proposition du terme d'intersectionnalité par Kimberlé Crenshaw, réunissant ainsi de nombreuses hypothèses et conceptualisations dont Paola Bacchetta propose un tour d'horizon, notamment celles de matrice, d'articulation, d'assemblages, de co-formations et de co-productions.
Kimberlé Creenshaw à l'intérieur d'une problématique de la reconnaissance du travail des femmes noires montrait comment la loi ne reconnaissait que les femmes blanches en tant que sujet du sexisme et les hommes noirs en tant que sujet du racisme, et comment cette absence des femmes noires resterait irrésolue par une addition de ces conditions mais plutôt, qu'il fallait considérer le croisement et l'entrecroisement de la race, du genre, du sexe et de la classe.
Issue d'une longue généalogie en particulier des luttes féministes des femmes noires, l'intersectionnalité ne peut être réduite de même à l'addition de conceptualisations distinctes des rapports de pouvoir et de formation des sujets ; elle se rapporte en effet à l'historicité des concepts eux-mêmes et aux dynamiques changeantes du pouvoir, et a ainsi suscité une très grande richesse et diversité de réflexions.
L'intervention suit un plan en trois parties : la question de la définition des rapports de pouvoir, celle de la façon dont ils fonctionnent ensemble, puis celle du champ de l'intersectionnalité et les autres concepts qui en ont été issus.