Il s’agit de revenir sur la nature de la carte telle qu’on la conçoit, qui est toujours plus qu’une représentation de la réalité, une construction intellectuelle. Cette affirmation ne va pas de soit dans le monde de la géographie et des cartographes. La discipline cartographique elle-même est l’objet de débat quant à savoir si elle relève d’une science exacte, de la géographie, d’une science humaine, de l’art, de la philosophie, de l’éthique, de l’économie, de la sémiologie, etc. et qui en réalité emprunte à tout cela à la fois.
On parlera dès lors ici de cartographie expérimentale, tel qu’on en parle depuis les années 60 avec le mouvement de la géographie, à travers différents projets collectifs et militants qui mettent la cartographie au service de l’analyse et de la critique sociale, de la violence spatiale, et des inégalités, et différentes expériences faites avec le projet Vision Carto de cartographie participative, et de contre-cartographie, ainsi que plusieurs recherches portant sur les régions du proche et moyen-orient et les conflits et les déplacements qui en découlent.