#breath #lavagedepassions
Lavage de cerveaux. La propagande de la peur dans laquelle on se baigne, difficile d’imaginer qu’on n’est pas affecté, que ça ne nous atteint pas, qu’on est imperméable.
Lavage de cerveaux. On le sait maintenant, le virus est aussi physique qu’informatique.
Mais que pourrait-être alors un lavage de passions ? C’est littéralement l’expression qu’utilise Aristote quand il parle de « catharsis pathêmatôn » dans sa Poétique. Si le lavage de cerveaux, c’est pour faire accepter l’immonde autour et tout son linge sale, en y concédant et sans broncher, qu’est-ce qui serait un lavage de passions ? En tout cas, pas un traitement psychologique, sorte de doliprane pour les âmes sensibles qui, sous l’emprise des émotions, auraient besoin… d’un doliprane justement
Psychè en grec, c’est l’âme, mais c’est aussi le souffle. Et à l’époque d’Aristote, les plantes, les animaux, toutes les formes de vie ont une âme. Il y a des corps, il y a des idées ou les images d’esprit, et puis les âmes, la structure est triadique, alors que l’homme moderne s’est construit dans la division binaire corps/esprit, homme/femme, nature/culture et pesticides pour tous les tiers-paysages, les tiers-exclus.
Réel, imaginaire, symbolique, la « psychè » n’est rien de tout ça et tout à la fois, c’est ce qui permet qu’on circule entre l’un et l’autre, sans que ça nous coupe le souffle. En respirant. Un lavage de passions qui fait respirer et laisse agir, c’est pourquoi la nature est une des plus grandes artistes. Et elle n’a pas besoin de se voir en artiste pour faire de l’art. Un art qui veut toucher les corps est aussi idéaliste qu’un art qui veut inspirer des nouvelles idées. En temps de pandémie, tous les lieux de l’art sont interdits comme les balades au bord de l’eau après le couvre feu. Il faut que ça suffoque.