Naji El Khatib a enseigné à l'Université palestinienne suivant un programme dont on pourrait parler comme celui d'un Georges Lapassade en Palestine, rencontré à l'Université Paris 8 alors qu'il achevait un doctorat de sociologie politique à l'EHESS.
La socio-analyse appliquée aux situations de la colonisation et de l'occupation militaire israélienne de la Palestine permet de développer un esprit de contradiction.
Le concept d'analyseur proposé par Lapassade se rapporte dans ce contexte à la façon dont une minorité peut être un analyseur des formes de répression auxquelles elle est confrontée.
L'histoire orale palestinienne peut être un analyseur de l'histoire officielle produite par Israël, et délivrer un élément de vérité historique lorsque les situations de conflits sont portées à un plan juridique.
L’intervention avait lieu au cours d’un atelier intitulé « Analyse institutionnelle et socio-analyse des groupes » ouvert à tou·te·s.
Il était présenté ainsi : « L'analyse institutionnelle a été revendiquée par des expériences et des auteurs différents et parfois divergents - de La Borde à l'autogestion pédagogique, de Guattari à Lapassade. On partira ici de l'hypothèse, discutable et que l'on pourra discuter, que l'analyse institutionnelle peut être entendue comme ce qui arrive aux collectifs, aux groupes et aux institutions, lorsque ceux-ci entrent en analyse, de manière préméditée, assumée collectivement ou à l'occasion d'un événement inattendu. Cet échange à plusieurs voix s'interrogera en ce sens sur la portée politique de quelques notions, comme celles d'analyseur, de groupes-sujet, d'instituant et d'institué, de contre-institution, et leur pertinence pour penser et agir au présent à travers quelques situations concrètes. »
L’atelier était conduit par Naji El Khatib, Valentin Schaepelynck, Leila Elyakaabi, et Houssam El Assimi. Les interventions dont l’enregistrement a été réalisé avaient lieu après un temps d’atelier de trois heures, et qui s’est poursuivi ensuite.