Sel sacré de nos luttes
Pluie sur les champs de maïs
Fraises distribuée dans toutes les mains
Pure vie, Berta, compañera
Que peut bien savoir l'assassin de la lumière de son espoir
Le lâche ne pourra approcher l'utopie, pas même en mots
Ils paieront pour cette mort pendant des siècles
Et pourvu que l'eau leur pourrisse dans la gorge
Haut est le fleuve Gualcarque entre les montagnes
Fureur rugissante, menace en préparation
Nous venons ici avec douleur, en larmes, blessées
Souffrant de l'inconcevable - ses fleurs fanées
Nous venons à son lit
Nous, ses soeurs rompues par l'heure maudite
Notre Bertica, Berta des eaux
La haine des hommes qui nous montrent tellement du doigt
Ne peut rien contre tant de beauté, tant de force et de grâce
C'est pour cela qu'ils tuent. C'est pour cela qu'ils tuent. C'est pour cela qu'ils tuent.
Ils ne savent rien de notre vengeance - êtres libres
Et n'échanger la rébellion pour rien au monde
Les larmes à la rivière
Beaucoup de larmes
C'est l'heure de la mort, du deuil, du malheur
Nous aurions tort de nier la peine et son estocade
Nous convoquons le feu, la terre, les lamentations
Que l'eau rafraîchisse ce manteau de tristesse... Tant de tristesse !
Ni pardon ni oubli, Bertita
L'amour, Tu vois, est assez grand pour maudire le mal où qu'il aille se cacher
Nous n'écouterons pas l'oubli qui nous appelle
En prononçant ton nom, nous donnons la bienvenue
À toutes les femmes abusées
Aux corps mutilés par cette même main dure qui T'a assassinée
Nous lavons dans la rivière les blessures des disparues qui nous ont été enlevées
Que viennent les hypocrites avec leurs papes
Leurs pasteurs, leurs hommes politiques
Leurs blancs droits humains
Et tous leurs figurants
Qu'ils fassent leurs monuments d'ordures
Et déploient leurs sourires de composition
Nous, compañera chérie, nous offrons ici notre rage ancienne
Celle que nous gardons comme un trésor depuis des siècles
Parfois pleines de forces, parfois exsangues
Nous nous rendrons justice nous-mêmes
Qu'ici reste Ta trace
Que les pleurs du monde nous accompagnent
Depuis toutes les langues et les villages lointains
Jusqu'où Ta prose libertaire était arrivée
Qu'il sautille, le lutin heureux
Et que les filles Lenca chantent à la joie
Leurs corps nus entre les eaux
Ce n'est pas pour l'envie, la moquerie ou le malheur
Que dans chaque rivière et ruisseau se lèvera
La mémoire de Tes pas
C'est un malheur de dégager tant de lumière
Dans des territoires peuplés d'avarice et de ruse
Naître au milieu de tant de canailles, c'est ça le malheur
Nous ne verrons plus l'eau fraîche surgir de Tes pupilles
Berta, ô soeur,
Nous ne trouverons plus Ton sac plein de papiers
L'appel urgent, les commissions, les longues heures à conduire sur la route
Les nuits maintenant sont longues depuis cette aube terrible
Mais un jour nous trouverons la consolation, compañera
Nous saurons que ce truc de la mort c'est juste comme un double menton
Nous, c'est la vie sans permission, sans businness, sans mensonges
Un jour, on se retrouvera dans un de ces anciens lieux de magie
Pour recommencer de nouveau, Bertica, parce qu'on est vraiment dans la m...
Mais quoi, ce n'est pas comme si on avait de la limonade dans les veines
Et en ce mois de mars de sang, d'impunité et de larmes
Ô soeur en âme, laisse-nous chanter ce chant de pleureuse
Entre les pierre fraîches du fleuve que Tu aimais
La terre mère avec Toi dans son ventre chaud
Nous appelle, nous attire si fort
Nous sommes là, nous sommes Ton peuple, et la tâche inachevée
Ici, et pour tous les temps, Ton énergique appel
Extrait de Pax Neoliberalia, Jules Falquet, Éditions iXe, 2016
Berta en las aguas
Sagrada sal de nuestras luchas
Lluvia sobre las milpas
Freses esparcidas en todas las manos
Vida toda, Berta compañera
Qué sabrá el asesino de la luz
de su esperanza
No podrá el cobarde asomarse a la utopìa
ni en palabras.
Muchos siglos trandrán para pagar
esta muerte
Y ojalá se les pudra el agua en la garganta.
Alto es el rìo Gualcarque entre las montañas
Tuge su furia y cimbra su amenaza.
Acá venimos dolientes, llorosas, heridas
Lastimadas ante lo inconcebible
de ses flores marchitadas
Venimos a su cauce
Nosotras, sus hermanas rotas
por la hora mala.
Bertica nuestras, Berta de las aguas
El odio de los hombres que tanto nos senalan
No pueden con tanta belleza, con tanta fuerza y gracia
Por eso matan. Por eso matan.
Por eso matan.
No saben de esta venganza nuestra
de ser libres
Y no cambiar la rebeldìa por nada.
Lagrimas al rìo,
Muchas lagrimas
Es hora de la muerte, del duelo, la desventua
Mal hacemos en negar la pena y su estocada
Convocamos al fuego, a la tierra, al lamento
Resfresque el agua este manto de tristeza...
¡y tanta!
No perdonamos ni olvidamos, Bertita,
Mire que el amor alcanza
para maldecir el mal
donde quiera que se agacha.
No escucharemos al olvido
al que nos llaman.
Damos la bienvenida con su nombre
a todas las mujeres malversadas
a los cuerpos mutilados
por la misma dura mano
que a usted la asesinara.
Lavamos en este rìo las heridas
de las que nos faltan.
Que vengan los hipocritas de siempre
con sus papas,
Sus pastores y politicos
sus blancos derechos humanos
y toda la comparsa
Que hagan sus monumentos de basura.
Y muestren las sonrisas ensayadas.
Nosotras, compita, ofrecemos aquì
nuestra antigua rabia
La que venimos atesorando por siglos
A veces desangradas.
Nosotras mismas nos haremos justicia
Que aqui quede su huella
Que los llantos del mundo nos acompanen
Desde todas las lenguas y las aldeas remotas
Que alcanzaron a entender
su prosa libertaria.
Que brinque el duende feliz
y canten las ninas Lencas al gozo
con su desnudo cuerpo entre las aguas
No es para la envidia, la burla, la desgracia
Que ha de levantarse en cada arroyo
y quebrada la memoria de sus pasos
Desgracia es tener tanta luz
En territorios poblados de avaricia y mana
Nacer entre tanto rufian, esa es desgracia.
No vamos a mirar de nuevo
el fresco brote de agua en sus pupillas,
Berta, hermana,
No encontraremos mas su bolso con papeles,
la llamada urgente, el mandalito,
las largas manejadas
Las noches ahora son extensas
desde la terrible madrugada
pero un dia encontraremos el consuelo, compita,
para saber que esto de la muerte
es pura papada
que lo nuestro es la vida si permisos, sin negocios, sin pajan
Un dìa nos hemos de juntar en algun antiguo sitio de la magia
para empezar de nuevo, Bertica, porque esto está perro
pero y cómo, ni que tu tuviéramos en vez de sangre, horchata.
En este marzo de sangre, impunidad y lágrimas
hermana del alma, déjenos hacerle
este canto plañidero
entre las piedras frescas del rìo que amaba.
La madre tierra con usted en su cálido vientre
cuánto y cuán fuerte nos jala.
Acá estamos su pueblo, y la tarea inconclusa
acá, y para todos los tiempos
su enérgica llamada.