L'intervention propose un parcours entre terrain et théorie sur la vie subjective et la violence au travail, et les façons de lutter contre les oppressions du capitalisme, en remettant en question les catégories instituées pour les décrire et les analyser.
Une première partie de l'intervention porte sur une enquête de terrain en sociologie, qui aborde l'exploitation des femmes à Bangui et la figure de Mami Wata parmi les esprits de la mythologie centre-africaine. La deuxième partie porte sur une expérience de violence au travail en région parisienne, selon le point de vue d'une démarche d'auto-enquête, de récit et d'analyse.
Les catégories institutionnelles distinguent harcèlement sexuel et harcèlement moral et reproduisent la division genrée du travail fondée sur l’idée que les émotions, les affects, le genre et le sexe sont détachés de la sphère de production et ne concernent que la sphère de la reproduction.
Ici, c'est une analyse féministe et matérialiste de la violence sociale qui est proposée, reliant la sphère du travail salarié aux sphères de la reproduction, pour explorer les rapports de domination entrecroisés sans laisser de côté leur dimension subjective.
La démarche amorce également une confrontation des vocabulaires de la praxis de la tradition centre-africaine de la guérison et de la tradition matérialiste de la critique de l'économie politique.