L’alliance sacrée derrière la politique criminelle de l’État d’Israël révèle ce reflexe colonial enfoui dans l’inconscience profonde des classes dirigeantes euro-américaines et ce qui se traduit par un soutien sans faille accordé à l’État colonial d’Israël.
Ce reflexe se manifeste dans les prises de positions politiques et militaires des États occidentaux, mais aussi dans la plupart des médias contrôlés par les centres de pouvoirs capitalistes.
De nouveau, nous assistons au retour des jugements coloniaux et orientalistes (Edward Saïd) concernant le palestinien vu comme un terroriste barbare et sauvage agissant violemment contre la victime israélienne, blanche et civilisée (« qui nous ressemble »).
Aucune analyse relative aux questions fondamentales n’est posée sur les racines de cette colère qui a explosé le 7 octobre en face du monde. Ce monde qui est complice du nettoyage ethnique pratiqué à l’encontre des Palestiniens, complice des pratiques d’apartheid prononcées qui caractérisent la politique de l’État d’Israël, complice des assassinats quotidiens des civils palestiniens, de colonisation rampante et d’exil forcé pour des millions des Palestiniens. Un monde qui reste silencieux devant tous ces crimes commis par les sionistes depuis 75 ans.
Il s’agit d’une surdité consciente, planifiée et théorisée pour produire une contre-vérité occultant le fait que la violence sioniste est la cause de la violence du colonisé palestinien, et nous ne pouvons pas comprendre l’un sans l’autre. Et comme Frantz Fanon l’a bien résumé : « le colon a fait et continue à faire le colonisé, le colonisé est son produit, le produit des structures d'oppression et des rapports de domination ».
Ce cri sanglant du 7 octobre est un langage des colonisés pour créer leur propre subjectivité et leur humanité niée et combattue par le sionisme, une sorte de tentative de dire un mot concernant le destin de tout un peuple, « des subalternes » qui peuvent finalement parler (Edward Saïd).
La déflagration du 7 octobre, porte un message de vérité simple : personne ne vivra en paix sans rendre justice au peuple palestinien dans son ensemble en Palestine historique et dans la diaspora. Rendre justice signifie garantir le droit au retour pour tous les réfugies de 1948 et 1967.
La bande de Gaza habitée essentiellement par des réfugiés ressemble à un camp de concentration à ciel ouvert, un ghetto des temps modernes. Gaza est un analyseur (Georges Lapassade) de la sauvagerie « moderniste » du capitalisme et du sionisme.
Pour rendre justice et s’approcher d’une paix souhaitée, une transformation de l’État colonial et exclusif, réservé aux seuls juifs, en un État laïque et démocratique pour tous, juifs et palestiniens, représente la seule alternative à la violence. C’est-à-dire un État inclusif du Jourdain à la méditerranée comme la seule solution possible. Un État qui garantit des droits égaux à tous ses citoyen(ne)s sans distinction aucune. Un État de citoyenneté dans lequel, juifs et palestiniens vivront en paix, égaux devant la loi, qui « doit être la même pour tous », ainsi disparaissent les privilèges coloniaux, l’exil subi par des millions des palestiniens en-dehors de leur pays et l’expropriation programmée des palestiniens qui sont toujours sur leur terre.
Le rêve palestinien d’une paix reste vivace malgré les massacres commis à Gaza aujourd’hui. C’est un rêve d’une Palestine séculière qui ne sera ni juive, ni islamique, mais un pays sans aucune suprématie nationaliste, ethniciste, raciale ou religieuse. Une Palestine instaurant les valeurs universelles de citoyenneté, de justice sociale, de sécurité, d’équité et de liberté pour toutes et tous ses citoyen(ne)s, ses résidents actuels (palestiniens et juifs israéliens) mais aussi ses futurs résidents (les réfugiés qui attendent leur retour en Palestine depuis plus de 75 ans).