L’intervention propose une première introduction à la littérature orale et la culture populaire kurdes, présentes dans toutes les situations de la vie sociale et dans l’art de dire des dengbêj, art performé de l’énonciation en quelques uns de ses différents genres, parmi eux les épopées narrant la tragédie kurde et la beauté du Kurdistan perdu, l’amour, l’histoire, la nature. Les salons de dengbêji, qui étaient aussi des écoles, faisaient partie de la vie artistique kurde auparavant du tracé des frontières entre le nord et le sud du Kurdistan, interdits à l’arrivée du régime Baas, et qui ont aussi souffert de la guerre récente.
Divisé par les traités de Qasr-i-Chirin entre les empires séfévide et ottoman (1639) puis de Sèvres entre la Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak (1920), le Kurdistan grand d’environ 40 millions d’âmes divisées en désormais quatres régions et la diaspora trouve dans la littérature et la langue souvent proscrite au cours de l’histoire et ses arts parlés, du récit et du chant une ressource vitale, en un continuum du kurmandji, hawrami, sorani, gorani, du zazaki et d’autres parlés, écrites dans les alphabets latin, arabe, cyrillique et arménien.
On peut entendre parmi les extraits choisis, un extrait de l’épopée romantique de Mamê Alan dans les voix de Eyşe Şan et Cemîlê Horo, le chant de lamentation Kobani (Vay Lımınê) de Viyan Peyman.
Voir aussi le site de l’Institut de l’Héritage Kurde de Souleimaniye, et une introduction aux ressources kurdes en ligne publiée par Hazine.