Cette intervention présente un projet de recherche centré sur l’univers carcéral, sa réalité sonore, l’enfermement sensoriel et son imaginaire, ainsi que les débats éthiques que pose la détention, de sa pertinence à son abolition. C'est le support d’une recherche interdisciplinaire, entre science politique, philosophie, géographie carcérale et étude sur les médias, qui veut poser la question de l’apport des radios passe-murailles à l’imaginaire abolitionniste. Grâce à l’analyse d’archives de radio, j’étudie les liens entre radiophonie et milieu carcéral. J’utilise une approche politique des Sound studies, pour tenter une « acoustémologie contre-carcérale » de la radiodiffusion, un concept que je reprends à Bree Carlton et Emma Russell, qui ont défini par là l’étude des stratégies de protestation sonore en réponse au paysage pénitencier. Il s’agit donc dans cette thèse de travailler sur les pratiques radiophoniques mises en œuvre pour lutter contre l’enfermement et l’exclusion de part et d’autre des murs des prisons.
L'enregistrement comprend des extraits d’une émission de Parloir Libre enregistrée lors d'une occupation de Canal 9 à l'automne 1988.