À visages humains (Notes sur le mouvement en cours)

Marx avait dit que les révolutions sont la locomotive de l’histoire mondiale.
Mais il se peut que les choses se présentent tout autrement.
Il se peut que les révolutions soient l’acte, par l’humanité qui voyage dans ce train,
de tirer les freins d’urgence.
Walter Benjamin, Gesamelten Schriften

 

Un mouvement irrécupérable

Il n’aura échappé à personne qu’un des traits les plus marquants du mouvement des gilets jaunes est certainement la manière toute négative avec laquelle il se soustrait aux grilles de lectures diverses qui ont tenté de le déchiffrer et, par là-même, de l’assigner à un rôle spectaculaire. Initialement échappé de l’impasse insubstantielle et stérile du monde de la marchandise virtualisée, il s’est immédiatement inversé en son contraire pour investir, selon des modalités inédites, le désert de l’espace réel, c’est-à-dire les lieux anonymes et désolés de la misère que ce mouvement dénonce. S’en sont suivies, à ce jour, quatre semaines d’agitation troublante qu’aucune manœuvre idéologique ou politicienne n’est parvenue à exploiter véritablement à son profit. Ainsi, de ce mouvement si difficile à saisir dans son contenu, tant celui-ci semble en apparence bigarré et hétéroclite, on peut au moins affirmer qu’à l’heure actuelle il est irrécupérable, et que cela, il le revendique et le sait. Au sujet de ses pseudo-porte-parole, prompts à jouer pour les médias et le pouvoir les idiots utiles dont ceux-ci ont besoin pour décrédibiliser le mouvement, on a ainsi pu lire à leur sujet sur de nombreuses pancartes que le mouvement n’en voulait pas, pas plus qu’il ne veut d’un simulacre de concertation et de dialogue vertical avec le pouvoir. Peut-être est-ce là un signe de cette « maturité du peuple » que revendiquait énigmatiquement un autre slogan aperçu sur les murs encagés d’un Apple Store parisien.

Les facteurs qui expliquent cet état de fait sont nombreux. Toute maturité suppose, en principe, un temps long et lent pour que chemine la prise de conscience. Celle-ci, pourtant, résulte plutôt vive, soudaine et surgissant dans l’éclair du moment. Il faut croire que la bêtise et l’arrogance d’un pouvoir inexpérimenté ont été les meilleures alliées de cette révolte. On voit ainsi se succéder sur les plateaux des chaînes de télévision une génération de politiciens dont on peut dire qu’elle n’aura innové qu’en substituant au cynisme canaille de ses aînés, une imperméabilité presque naïve au réel – c’est-à-dire à ce qui résiste – qui aura finalement procuré le sentiment d’une fatuité et d’une suffisance déconcertantes. À un insultant mépris de classe dont elle ne semble même pas avoir conscience, elle ajoute des décisions précipitées, maladroites et grossières qu’il serait évidemment trop long de détailler, mais dont on rappellera la plus assurément stupide : un moratoire de six mois transformé ipso facto en annulation… pour un an. Exemplifiée par ce gouvernement de gestionnaires ne parlant finalement que le langage abstrait de leur domaine d’« expertise », la tare fondamentale de la démocratie représentative a ainsi été à diverses reprises pointée du doigt : gouvernement pour les riches et les grosses entreprises, surdité absolue à la souffrance populaire, élan d’empathie pour les enseignes de luxe attaquées par les manifestants, mais mépris pour leur misère réelle, etc. De sorte que, quand ces politiciens de nouvelle extraction parlent avec une naïveté presque touchante de « notre police, notre armée, notre économie », ils semblent avouer aussi, et de manière ostensible, que celles-ci ne sont évidemment pas celles de ceux qui les regardent – et leur font face.

En ne prenant encore une fois pas au sérieux ses opposants, le pouvoir s’est donc retrouvé face à des gens de plus en plus nombreux et de plus en plus déterminés à se faire entendre, même si, et ce n’est pas là un paradoxe, leurs mots d’ordre et ce qu’ils attendaient véritablement devenaient de moins en moins précis. Quand il faut tout changer, il n’est pas facile de savoir par où commencer. Et c’est tant mieux, car le mouvement, ainsi, s’étend et se diversifie, dépassant toujours son prétexte de départ. D’une inculture historique crasse et incapable de penser la crise dans le temps de son déroulement, le pouvoir a donc été, chaque fois, ces dernières semaines, à côté de ce qui se jouait réellement.

Un héros aux mille et un visages

Ce qu’il se passe, de nombreux analystes ont tenté de le saisir sans véritablement le capter. Il ne s’agit pas d’ailleurs ici de le tenter, mais plutôt – et précisément – de restituer la négativité du soulèvement et d’en suivre les contours et l’esquisse. De la sociologie d’État à la Noiriel1 aux fantasmes enthousiastes ou méprisants de l’avant-garde auto-instaurée, beaucoup sont ceux qui, pour avoir ignoré ce souci, n’ont finalement pas dit grand-chose de la substance, aussi dense et fluide que du vif-argent, de ce mouvement qui se soustrait parfois, autant qu’il y résiste, à ce qu’on attend de lui. On n’y voit rien, pour autant, de l’irrationalité et des caprices que les médias et le pouvoir voudraient y déceler, mais plus simplement à l’œuvre le travail patient d’une conscience collective se découvrant elle-même à mesure qu’elle s’affirme. Ce faisant, ce sont toutes les contradictions du capital qui s’en trouvent éclairées et, d’un même mouvement, sapés les soubassements de son idéologie. Ainsi, ce mouvement est parti de ce qu’on pourrait rétrospectivement considérer comme relevant d’un prétexte, mais d’un prétexte qui a véritablement mis le feu aux poudres : la hausse de la taxe sur le gazole.

Donc, ce prétexte – qui n’en était pas vraiment un – a placé d’emblée ce mouvement naissant dans la même zone de mépris médiatico-politique que tous ceux qui l’avaient précédé, mais un mépris nettement plus marqué. Les opposants à ladite hausse furent vite présentés, en effet, comme des ploucs à gilet jaune et à clope au bec ne pensant qu’à polluer sans payer alors que leur revendication était fondée. Cette hausse fut très justement perçue comme une énième ponction sur une frange grandissante de la population qui peine à joindre les deux bouts et qui se voit condamnée à regarder (avec envie ou dégoût, parfois les deux) les riches s’enrichir et leurs taxes disparaître. Elle fut aussi ressentie comme relevant, dans son argumentaire même, d’une authentique escroquerie fondée sur l’idée, mensongère, que la hausse devait financer la prétendue transition écologique, quand, au lendemain de la Cop-21, les médias eux-mêmes s’accordaient pour dire que les accords signés étaient largement insuffisants pour enrayer quoi que ce fût et que, par ailleurs, les bénéfices produits par cette taxe augmentée, de l’aveu même du gouvernement, n’étaient pas immédiatement destinés à ladite transition. D’un côté donc, un gouvernement sûr de lui qui prétend s’opposer à des écervelés inconséquents et pollueurs ; de l’autre, des gens qui prennent toute la mesure du mépris et de la morgue de ce pouvoir. Ce point de départ n’est donc pas un prétexte, au sens où il aurait servi à masquer des revendications plus fondamentales cherchant leur expression. Mais il en est un dans la mesure où ce refus initial de la hausse de la taxe sur le gazole2 a instantanément ouvert les vannes, en paroles et en actes, à une remise en cause générale de conditions d’existence ravagées par la misère matérielle et existentielle.

Prétexte ou pas, il est, cela dit, remarquable que cette revendication d’annulation de la taxe sur le gazole ait immédiatement été dépassée. Sitôt contesté le caractère supposément poujadiste et pollueur de la contestation, le mouvement s’est inversé en son contraire en revendiquant pour lui, et de façon tout à fait cohérente, un vrai souci environnemental. Ce faisant, il démontrait en quoi la classe supérieure déterritorialisée, consommant des moyens et des produits toujours plus polluants (avions, téléphones, voitures électriques, etc.) pour satisfaire à loisir les besoins d’un mode de vie toujours plus futile, obscène et de mauvais goût, ne pouvait pas, décemment, faire porter le poids et la responsabilité de la fin du monde humain sur l’effort fiscal de ceux d’en bas, qu’elle dépouille sans jamais rien leur restituer (au minimum, des services publics accessibles et dotés de moyens efficaces).

Dans un second temps, c’est le supposé « populisme » du mouvement qui fut dénoncé comme tare congénitale. Cette accusation reposait sur son implantation et sa configuration fortement locales, voire familiales, caractéristiques qui contribuent précisément à le rendre original et même tout à fait inédit par bien des aspects, son côté intergénérationnel notamment. La caractérisation de « populisme » s’appuyait sur les tentatives de récupération dont le mouvement semblait être l’objet de la part de groupes fascistes ou de pseudo-porte-parole « boulangistes » réclamant un pouvoir autoritaire. Il fallait forcément que les gilets jaunes fussent xénophobes et racistes. À nouveau, le travail de la conscience collective sur elle-même s’est nourri de cette accusation pour l’inverser en son contraire. Racistes ou xénophobes, nul ne doute que certains membres de ce mouvement puissent l’être et même le demeurer, mais, dans les circonstances actuelles – grâce à elles, pourrait-on dire –, une grande partie d’entre eux a, au contraire, compris que le problème réel ne se trouvait pas là. Et c’est précisément ce qui a permis au mouvement d’amalgamer des catégories sociales toujours plus variées et, de manière plus générale, à se soustraire, pour l’instant, à toute analyse sociologisante.

Sur la question de l’utilisation de la violence, on retrouve le même bon sens. On a voulu effrayer les « bons » gilets jaunes en agitant le spectre des « méchants » casseurs. On a même inventé le concept d’un spectateur jaune pervers se repaissant passivement des actes de vandalismes desdits casseurs. Bref, on a cherché à infantiliser un mouvement qui a bien compris que, sans être une fin en soi, cette violence était finalement peu de chose en regard d’une violence d’État qui a progressivement acquis une dimension militaire. Dans les cortèges parisiens, nombreux furent les exemples de ces retournements de conscience par lesquels celle-ci acquiert progressivement la connaissance d’elle-même. Pour beaucoup, c’est là le premier mouvement auquel ils participent. Ni spectateurs pervers ni vandales opportunistes, les manifestants sont simplement heureux de s’arracher au temps morne de la soumission et d’exprimer leur colère. Ce faisant, certains vont même jusqu’à réaliser que celle-ci prolonge non contradictoirement d’autres colères exprimées dans des mouvements passés qui ont pu les laisser indifférents. Chez beaucoup de ceux qui manifestent pour la première fois, ce lien de continuité opère naturellement en se nourrissant, parallèlement, du regret d’avoir raté les précédents moments de lutte, regret qui participe peut-être de l’intensité de l’engagement présent.

Pour nombre d’analystes qui, avec des intentions diverses, interrogent ou font parler ce mouvement comme sujet ventriloque, sa dimension mobile et spontanément dialectique demeure d’autant plus déconcertante qu’elle ne cesse de déjouer et de dérouter des grilles d’analyse largement caduques. La chose est évidente pour ce qui concerne cette fameuse « opinion publique » dont il ne reste qu’un vide statistique à partir du moment où celle-ci n’est plus cette spectatrice qui assiste de loin à l’événement, mais une participante directe du mouvement de rue. Elle ne l’est pas moins pour ce qui relève de nombreux fétiches intellectuels comme la « forme-sujet universelle » et son narcissisme et hystérie supposés3. Elle l’est aussi, quoique dans une moindre mesure, sur la question de la « lutte des classes », perspective dans laquelle ne se reconnaît pas, avec la rigueur qu’exigent de lui ses invariants adeptes, un mouvement qui se cherche et se trouve en dépassant précisément certains clivages. Au fond, ce qu’il incarne, ce qu’il veut, ce mouvement ne le sait pas encore. À ce point de développement, c’est même là toute sa force : ne rien brider de la portée de ce à quoi il peut aspirer. À mesure qu’il se découvre et repousse les limites de son irréflexion, sa force s’affirme et s’accroît et, s’il devait renoncer à cette ingénue ingéniosité dialectique, il est fort à parier que ce serait sa fin. En l’état, l’une des façons que cette fin pourrait prendre, et ce quelle que soit la tendance qui l’inspirerait, serait d’accepter de muter vers une forme institutionnelle et électoraliste de contestation sans issue. À l’opposé, et dans une sorte de suite logique de son développement, ce mouvement pourrait corréler son ancrage irréductiblement local à une perspective d’internationalisation progressive de la révolte qui semble se précipiter aux Pays-Bas et en Belgique. On ne peut qu’espérer qu’il prenne cette voie.

À même la vie

Ces développements de la conscience collective se traduisent également par une remarquable inventivité dans les moyens et les formes d’organisation, de solidarité et d’actions que se donne le mouvement. Cette inventivité s’est d’abord manifestée par un détournement majeur de la logique mortifère et étriquée des réseaux sociaux. Aux modes de relations abstraits et identitaires qu’elle favorise, se sont progressivement substituées l’exigence, l’envie et la réalisation de rencontres collectives et concrètes. L’inventivité s’est ensuite exprimée dans le détournement des lieux de circulation anonymes en lieux de rencontres et de dialogues vivants et habités. Elle s’est affermie et affirmée dans cette dimension irréductiblement locale et diffuse qui a permis de déjouer la logique spectaculaire et centralisatrice qui invitait à défiler en bon ordre et bien encadré par des « leaders » ou des porte-parole dans les rues de Paris. Les manifestations qui eurent lieu dans la capitale n’avaient rien d’un cortège classique. Hors ce lieu de convergence que représentait l’Arc de triomphe, les objectifs, multiples, diffus, s’inventaient dans l’instant. De sorte, que ça et là, de petits groupes s’agrégeaient et dérivaient ensemble vers des destinations qui importaient finalement beaucoup moins que le temps de la marche elle-même. Lorsque ces groupes se voyaient dispersés par la police, ils se reformaient plus loin et selon de nouvelles configurations. Au point que la séparation ordinaire entre passants et manifestants s’abolissait souvent d’elle-même : les regards se cherchaient avidement et se trouvaient en un éclair joyeux et amusé. Enfin, et là est sans doute le plus important, cette lutte s’est découverte et affirmée en dehors des lieux de travail et de la soumission à sa temporalité abstraite. Là où la grève est aussi synonyme de jours chômés et non payés et, par là-même, tributaire de l’inquiétude que suscite une telle privation pour qui est déjà privé de tout, le mouvement des gilets jaunes réinvestit le temps libre en soustrayant la lutte au temps de la valorisation pour qu’il se confonde avec la vie même. Cette originalité a permis de retrouver toute la qualité politique de la relation en face à face dont la première vertu est de faire tomber les masques et les rictus de l’idéologie et des identités4 et de libérer aussi bien la parole que l’écoute. Il est clair que cela donne au mouvement une dimension interclassiste qui déroute la logique matérialiste marxienne. Mais on peut penser qu’un tel état de fait est inévitable dans des régions et en des temps où force est de constater qu’il n’existe plus de conscience de classe. Dans la mesure où les intérêts objectifs divergents tendent à s’atténuer par le fait qu’une logique économique toujours plus prédatrice les conduit à devoir être de facto solidaires, les oppositions qui résultaient traditionnellement de la division sociale du travail se voient nécessairement troublées en de nombreux secteurs de l’économie. Enfin, on peut aussi penser que, dans la mesure où ces intérêts divergents sont produits par l’économie – celle-là même dont le mouvement prend progressivement conscience qu’il faut à tout prix arrêter le train infernal –, un tel objectif, nécessairement partageable, exige le dépassement au moins momentané de ces clivages. Chacun sent ainsi confusément qu’il y a nécessité d’un amalgame des luttes en cours parce que, au-delà des oppositions idéologiques, il y a quelque chose relevant d’un sens commun partagé.

À visages humains

La nature abstraite et indifférente des moyens et des instruments du capitalisme dématérialisé et la manière insidieuse dont il pénètre les sphères et les aspects les plus intimes de la vie, n’ont jamais paru aussi évidentes, et ses conséquences aussi désolantes et douloureuses. Citoyens lambdas de qui l’État exige des impôts toujours plus indéchiffrables en opposant à leurs difficultés la froide indifférence qui les invite à traverser la rue pour se trouver un boulot – lequel devrait évidemment leur permettre de se payer un costard ; personnels hospitaliers ou scolaires devant faire passer la logique statistique avant toute préoccupation humaine relative aux patients ou au contenu pédagogique d’un programme ou d’un cours ; lycéens triés par des algorithmes opaques ; ouvriers et employés mis en concurrence par les moyens numériques de l’automation et sous contrôle d’un employé virtuel dont le siège social est situé sur des rivages le long desquels ils ne pourront jamais voyager : chacun sent confusément que la misère qu’il subit – et ne peut parfois que contribuer à produire et à reproduire – est sans visage et nie, sans aucune possibilité de pitié ou de contradiction, la complexité nécessaire et vitale du face-à-face.

Dans l’intensité des combats, on a vu certains gilets jaunes aller à l’affrontement sans aucune préparation particulière et sans se livrer au rituel caractéristique des spécialistes de la violence. Ils y allaient à visages découverts, à visages humains. Nul ne semble plus encore savoir ce que pourrait vouloir dire une telle idée, tant les intellectuels, l’avant-garde et toute l’époque se sont ingéniés à la déclarer et à la rendre obsolète. Et pourtant, il semble qu’elle surgisse, ici et maintenant, et cherche à trouver sa réponse dans l’inquiétude complice, ouverte et amusée d’un clin d’œil et de toutes les possibilités que celui-ci recèle.

 


1 Gérard Noiriel, « Les gilets jaunes et les “leçons de l’histoire” ».
2 On notera, par ailleurs, que le fait que cette hausse ait pris un caractère de refus massif n’est pas étonnant. En augmentant le prix du gazole, le gouvernement a malencontreusement contribué à démontrer en quoi la voiture n’était pas ce symbole de liberté que vantent les publicitaires, mais le signe absolu d’une vie totalement aliénée à son utilisation. Dans les campagnes et les zones périphériques où les habitants ont vu progressivement disparaître, autour de chez eux, usines, gares, écoles, services de transports publics et hôpitaux, seule la possession d’une voiture permet encore de survivre. Prétendre financer la transition écologique en rendant chaque fois plus onéreuse l’utilisation de véhicules que les gouvernements successifs ont eux-mêmes largement contribué et encouragé à faire acheter, atteste le mépris dans lequel est tenu le petit peuple.
3 Cf. Clément Homs, « La gauche, les “gilets jaunes” et la crise de la forme-sujet. Notes au sujet d’un mouvement en cours ». Il faut, à vrai dire, toute l’indifférence d’un tueur à gages de la pensée universitaire ou para-universitaire pour traiter en des termes si glacés la réalité de la souffrance psychique et physique qui tente, ici, de s’exprimer et, surtout, de s’organiser par elle-même.
4 Celles-ci étaient, même, en de nombreux endroits et rapports, tout simplement et naturellement transcendées, du moins évanouies dans leur opposition, tant la nécessité de la solidarité et de la complémentarité des différences rendait cet élan évident.

À Contretemps, 16 décembre 2018.