Nous voulons dire que c’est une représentation très particulière, très émouvante, très triste et emplie de colère pour nous autres, parce que notre pays traverse un moment de crise, un moment très douloureux, où le peuple lutte dans la rue, contre l’inégalité économique, contre la pauvreté, contre le système de santé précaire, contre une éducation de merde, où seuls ceux qui ont de l’argent se maintiennent en haut, tandis que les pauvres restent en bas.
Ils ne peuvent pas payer pour leur santé. S’ils meurent malades, ils sont traités comme des ignorants.
Pays où les femmes meurent, où nous devons payer 830 pesos de transport, sachant que le salaire minimum est de 300 lucas, ce qui fait environ 350 euros. Voilà le Chili.
Le Chil se rebelle, et la seule chose que trouve à faire notre président Sebastián Piñera, c’est de mobiliser les militaires dans la rue, pour frapper son peuple, pour tuer son peuple, pour tirer sur son peuple. Des militaires, venus d’en bas, de familles pauvres, qui aujourd’hui nous tirent dessus, qui aujourd’hui nous frappent et nous rendent vulnérables.
Aujourd’hui, au Chili, il y a le couvre-feu, personne ne sort de peur de se faire tirer dessus.
Le peuple se rebelle et souffre. Il souffre et finalement se rebelle pour s’être tu si longtemps, alors que notre pays a toujours été dans la merde. Notre constitution est l’oeuvre de la dictature, et nous sommes encore en dictature, parce que les militaires nous effraient, mais cette peut va devenir de la rage et va se transformer en lutte.
Nous n’allons pas rester à la maison, nous allons sortir pour tout brûler, pour foutre le bordel dans toutes les rues, pour qu’ils comprennent que nous sommes en colère, et que nous ne lâcherons pas tant qu’il n’y aura pas de changement.
Oui nous sommes les pauvres, mais les pauvres c’est le peuple, et c’est du peuple que naissent les manifestations décisives et les grandes révolutions. Nous allons chasser Piñera, nous allons l’obliger à démissionner, et nous n’arrêterons pas tant que ça ne sera pas fait.
Ni nous, ni personne d’autre.
Solidarité depuis une France en lutte, 24 octobre 2019.
… Et nous devons continuer parce qu’ils vont nous vendre, que c’est la merde, Ils vont nous dire qu’ils vont fermer les supermarchés, ils vont nous dire qu’ils vont fermer les pharmacies, qu’il va y avoir des pénuries, et il va se passer la même chose qu’avant le coup d’état et nous ne pouvons pas le permettre, nous ne pouvons pas le permettre. Pas à nouveau. Pas à nouveau.
Cette révolution ne peut pas s’arrêter, cette révolution est pour la dignité humaine, de base, pour le sens commun. Nous ne demandons rien de plus que le sens commun, les droits fondamentaux. Ceci n’a rien à voir avec les 30 pesos de l’augmentation des transports, ceci concerne l’éducation, la santé, des salaires, décents, le logement, le droit d’aimer, qui nous voulons aimer, le droit d’être qui nous voulons être, le droit, à la vie, à la liberté, à la paix, à la libre expression.
Nous avons besoin de toute urgence que ce gouvernement arrête de dire que nous sommes des vandales, que nous sommes violents, quand ce sont eux qui ont mis les militaires dans la rue, une fois de plus en démocratie. Ceci nous ne pouvons plus le supporter, Messieurs.
Comment osent-ils ? N’ont-ils pas de mémoire ? N’ont-ils pas de conscience ? Comment est-ce possible que dans un payse comme celui-ci, qui a connu une dictature de 18 ans, ils ne nous disent toujours pas où ils sont ! Vous nous mettez les militaires dans la rue, comme si c’était une blague, comme si c’était un jeu d’enfants, parce que vous croyez que nous sommes en train de jouer.
Mais nous, nous y mettons tout notre coeur, nous mettons l’avenir de nos enfants en jeu, et l’avenir de nos petits enfants. Nous sommes en train de construire un nouveau Chili, une société nouvelle, une société véritablement nouvelle. Tenez bon camarades ! Ceci ne va pas s’arrêter ! Ça ne s’arrêtera jamais ! Vive le peuple Chilien ! En avant !
Solidarité depuis une France en lutte, 13 novembre 2019.