Palestine mon amour

Je considérais l’être, à qui j’avais donné libre cours parmi les hommes, doté par moi de la volonté et du pouvoir de commettre les actes les plus horribles, tel celui auquel il s’était récemment livré, pour ainsi dire comme mon propre vampire, mon propre esprit échappé de la tombe, et voué à détruire tout ce qui m’était cher.

Nietzsche n’hésitait pas ; il y a une justice qui s’oppose à tout jugement, d’après laquelle les corps se marquent les uns les autres, la dette s’écrit à même le corps, suivant des blocs finis qui circulent dans un territoire. Le droit n’a pas l’immobilité des choses éternelles, mais se déplace sans cesse entre familles qui ont à reprendre ou à rendre le sang. Ce sont de terribles signes qui labourent les corps et les colorent, traits et pigments, révélant en pleine chair ce que chacun doit et ce qui lui est dû : tout un système de la cruauté, dont on entend l’écho dans la philosophie d’Anaximandre et la tragédie d’Eschyle. Dans la doctrine du jugement, au contraire, les dettes s’écrivent sur un livre autonome, sans même qu’on s’en aperçoive, si bien que nous ne pouvons plus nous acquitter d’un compte infini. Nous sommes dépossédés, expulsés de notre territoire, pour autant que le livre a déjà recueilli les signes morts d’une Propriété qui se réclame de l’éternel. La doctrine livresque du jugement n’est douce qu’en apparence, parce qu’elle nous condamne à un asservissement sans fin et annule tout processus libératoire.

CENCI se lève, déjà un peu éméché. – Mes chers amis, la solitude est mauvaise conseillère. Trop longtemps, j’ai vécu loin de vous. Plus d’un, je le sais, m’a cru mort ; et je dirais même s’est réjoui de ma mort, sans oser toutefois me remplacer par ma propre descendance. Moi-même, suivant en cela la malveillance générale, je me suis pris parfois à considérer le Mythe que j’étais devenu. Je suis aujourd’hui descendu pour vous dire que le Mythe Cenci a pris fin, et que je suis prêt à réaliser ma légende. Tâtez ces os et dites-moi s’ils sont faits pour vivre de silence et de recueillement. / CAMILLO. – Est-ce qu’il vente ? Un drôle de petit air froid vient de me remonter tout-à-coup dans le dos !

J’écris Palestine pour pas crever.

Je suis le grand remplacement de la philosophie française par la cause Palestinienne.

Hémisphères
Je perds le nord, je veux le Sud.
Je perds Wagner, je veux Carmen.
Je perds la métaphysique, je veux la Pataphysique.
Je perds la mystique, je veux la Critique.
Je perds Reims ou Chartres, je veux Buenos Aires et Rabat.
Je perds Nation, je veux Bastille. 

Au commencement
Je déconstruis et je dissémine ici comme Jacques Derrida (né le 15 juillet 1930 à El Biar, Algérie) lors des années propalestiniennes de la philosophie en France, quand Gilles Deleuze et Félix Guattari inventaient la pensée critique et clinique dans 1000 plateaux.

La fin de la solution
Pendant leur guerre contre les juifs d'Europe, les allemands d'extrême droite se sont vengés en enfermant ces animaux-là dans des ghettos puis en les exterminant tous au lance-flammes.

L’écriture gauchira tout
Dans La dissémination, Jacques Derrida légitime tout ce que fait, fera, a fait le peuple qui nous manque : je veux parler de Palestine. Dans la littérature mineure et la philosophie-artiste, la différance se réalise dans quelques livres révolutionnaires de Jean Genet, Gilles Deleuze et Jean-Luc Godard. Dans le roman, la différance dissémine étrangement chez Alfred Jarry.

1924
En 1924, le chef d'un tout nouveau parti d'extrême droite en Allemagne en appelait à la guerre contre les juifs au nom du dieu chrétien. Parlait-on pour autant d'un terrorisme chrétien ou de fascisme catholique quand des militants en chemises brunes attaquèrent la république et s'en prirent au peuple allemand de religion juive ?

Nietzsche arabe
L'amour fou de l'humanité de l'être non'inhumain est une création permanente et révolutionnaire de soi-l'autre. Le philosophe véridique devient le nègre, l'arabe, la femme et l'enfant pour aimer, s'aimer, nous aimer : c'est toujours contre les salauds et sans dieu. Ecrire par ailleurs Nietzsche arabe (à paraître), c’est refonder l’humanisme à l’aune de la pensée critique après mai 68, la chute du mur de Berlin et les attentats terroristes du 11 septembre 2001.

Point hypercritique
Ceci n'est pas la parole d'un nazi : "Nous imposons un siège total contre la ville. Il n'y a pas d'électricité, pas de nourriture, pas d'eau, pas de carburant. Tout est fermé. Nous combattons des animaux et nous agissons en conséquence". Et pourtant.

Paenser au Sud
Plus tard, très bientôt, il suffira de relire Théorie de la religion de Georges Bataille pour savoir que Palestine comme théâtre des individuations poétiques et politiques (une philosophie arabe de l'avenir) est Anarchie couronnée. Premier jet pour Palestine mon amour.

La cause de Palestine
La cause de mon écriture est Palestinienne par Derrida poète. La cause de mon théâtre est Palestinienne par Genet politique. La cause de mon cinéma est Palestinienne par Godard philosophe. La cause de ma vie est Palestinienne par Deleuze matiériste et immanentiste.

Les ordres
Le journalisme français aux ordres est en train d'inventer en droit politique le concept de vengeance légitime quand c'est Israël qui massacre.

Déclaré ennemi
Ce n'est pas parce que les journalistes français qui ne pensent pas par eux-mêmes répètent que des musulmans terroristes attaquent la démocratie israélienne que je ne vais pas répéter de mon côté que c'est l'Etat religieux et fasciste israélien qui extermine le peuple palestinien et que donc la guerre qui continue est la résistance armée et légitime de Palestine contre un agresseur raciste et extrémiste. Dans les années 40, j'aurais écrit la même chose sur la résistance armée des communistes français contre l'armée d'occupation étrangère en France.

« Inch'allah » (Bernard Stiegler, Qu'appelle-t-on panser ?)
La cause Palestinienne explique la philosophie critique et clinique, poétique et politique que je fais depuis ma lecture de 1000 plateaux de Deleuze et Guattari dans les années 80 du 20ème siècle. La cause Palestinienne explique aussi ma lecture de Qu'appelle-t-on panser ? de Bernard Stiegler pour penser un matérialisme spiritualiste ou un djihad hypercritique.

Lutte pour la classe Rimbaud
Ne m'appelez plus jamais français civilisé chrétien je suis le mouvement poétique et politique de libération du Peuple Palestinien. Je suis votre nègre, les blancs sales.

Pharmacologie du front antifasciste de l'intellectuel gauchiste
Au milieu de l'islamophobie de tous, je suis de gauche : anarchiste couronné, nietzschéen et deleuzien comme jamais, musulmanogauchiste et communiste de pensée, sans dieu et sans PC.

Les ordres (bis)
Les journalistes français d'Etat pendant la guerre d'Algérie ils auraient traité les militants du FLN de terroristes communistes fanatisés par le rêve d'une société juste et égalitaire. Interdire le discours journalistique actuel en France, c'est sauver l'humanité.

Bombe de presse
La France et ses journalistes véreux font croire à la bombe Palestinienne sur l'hôpital de Gaza : un classique de la propagande national-socialiste contre la résistance communiste ou juive.

Pharmacologie du monstre blanc
Netanyahu et Poutine parlent de l'autre comme "fasciste" ou "nazi" pour nourrir leur rage blanche et infecter leur mal blanc.

Plus pétainien que poutinien
Même Trump n'a pas pu interdire à la démocratie américaine de manifester contre la police qui tue les noirs.
En France la vraie gauche n'a pas le droit de crier son soutien au mouvement de libération politique du peuple Palestinien contre l'occupation étrangère, meurtrière et antidémocratique.

Palestine !
J'ai l'estomac avec un poing français enfoncé dedans et l'air des poumons bloqué dans chaque phrase immonde de journaliste français de téléradio. Je prends en main Godard par Godard, je prends en main L'ennemi déclaré et je prends en main Critique et clinique pour m'ouvrir la poitrine en deux et respirer dedans.

Je rentre à la maison
En voyage depuis le mois d'avril pour Stiegler, Nietzsche, Deligny, Kofman, Deleuze, à Granada, Rabat, Buenos Aires, Barcelona.
Je rentre à la maison.
Pour Palestine.
Et ce sera avec Genet, Deleuze et Godard.
Mais aussi Descartes, Rimbaud et Stiegler.
Pour les Palestiniens.
Un livre de philosophie, toujours.
Je continue à la maison.
Je lis, j’écris, je vois.
Je lis double, j’écris double, je vois double.

Dans le livre, corpus 1 : philosophie de Marx
« Le salaire est déterminé par la lutte âpre entre capitaliste et ouvrier. La victoire appartient nécessairement au capitaliste. Le capitaliste peut vivre plus longtemps sans l’ouvrier que l’ouvrier sans le capitaliste. » (Manuscrits de 1844)

Dans le livre, corpus 2 : pharmacie de Derrida
« Aucun concept, aucun nom, aucun signifiant n’y échappe. On essaiera de déterminer la loi qui contraint (par exemple et compte tenu d’une refonte théorique générale réarticulant depuis peu les champs de la philosophie, de la science, de la littérature, etc.) à nommer « écriture » ce qui critique, déconstruit, force l’opposition traditionnelle et hiérarchisée de l’écriture à la parole, de l’écriture au système (idéaliste, spiritualiste, phonocentriste : d’abord logocentrique) de tous les autres ; à nommer « travail » ou « pratique » ce qui désorganise l’opposition philosophique praxis/théorie et ne se laisse plus relever selon le procès de la négativité hegelienne ; à nommer « inconscient » ce qui n’aura jamais été le négatif symétrique ou le réservoir potentiel de la « conscience » ; à nommer « matière » ce dehors des oppositions classiques qui, pourvu que l’on tienne compte d’un acquis théorique et d’une déconstruction philosophique d’il n’y a guère, ne devrait plus avoir de forme rassurante : ni celle d’un référent (du moins conçu comme chose ou cause réelles, antérieures ou extérieures au système de la textualité générale), ni celle de la présence sous aucun des modes (sens, essence, existence – objective ou subjective – forme, c’est-à-dire apparaître, contenu, substance, etc., présence sensible ou présence intelligible), ni celle d’un principe fondamental ou totalisant, voire d’une instance dernière : bref, tout ce hors-texte qui arrêterait la concaténation de l’écriture (de ce mouvement qui place tout signifié en situation de trace différentielle) et pour lequel j’avais proposé le concept de « signifié transcendantal ». « Différance » désignait aussi, dans le même champ problématique, cette économie – de guerre – qui met en rapport l’altérité radicale ou l’extériorité absolue du dehors avec le champ clos, agonistique et hiérarchisant des oppositions philosophiques, des « différents » ou de la « différence ». Mouvement économique de la trace impliquant à la fois sa marque et son effacement – la marge de son impossibilité – selon un rapport qu’aucune dialectique spéculative du même et de l’autre ne pourrait maîtriser pour cela même qu’elle demeure une opération de maîtrise. » (La dissémination)

Dans le livre, corpus 3 : pensée de Genet
« Les Palestiniens, écrasés et chassés, ne songeaient d’abord qu’à libérer un territoire où leur histoire s’est faite. Ces tentatives de libération devront finalement, par un jeu de bascule, leur faire dépasser, pour un temps, cette notion de patrie pour la notion, nouvelle pour eux, de révolution sociale. L’ennemi immédiat reste Israël, mais l’ennemi absolu c’est l’Amérique. Et si elle est à Tel-Aviv, elle est aussi à Ryad, à Amman, au Koweït, elle est à Tunis, à Rabat, elle est au cœur même de l’Islam archaïque, comme elle est au Brésil, en Colombie, en Thaïlande, au Cambodge, au Viêt-Nam du Sud, et en Europe. C’est ce qu’ils se disent entre eux en buvant du thé. Ils parlent clairement de ce qui se passe en Erythrée et au Dhofar. Ils écoutent la radio. Ils ont appris que trop de pétrole coule dans les veines des seigneurs arabes. En saisissant dans un temps si bref conscience de sa singularité, le peuple palestiniens devait, nécessairement, créer autour de lui une sorte de vide, presque imperceptible, entre le reste du monde arabe. Il était, dans cette nébuleuse, un astre en formation. C’est sans beaucoup de peine qu’on est amené à cette comparaison du peuple palestinien avec une masse de matière en fusion et que son mouvement sur lui-même isole, ne fût-ce que légèrement, de l’amas de poussière arabe. »
« Corps et visages sont offerts à qui sait lire. On croit comprendre qu’ils ont voulu cette dureté afin de créer ce nuage qui flotte sur le monde arabe, de déchirer les mythologies qu’on y a peintes. C’est la révolte. Et c’est le cri affirmatif de soi, mais légèrement tremblé comme si, en même temps qu’ils veulent crever le nuage, les combattants songeaient à se protéger dans ses épaisseurs. Parlant de ce nuage, je n’évoque rien d’autre que ce qui demeure en chacun après l’étude ou la lecture du Coran où, pour mieux se dissimuler, tous les feddayin sont allés prendre leurs noms de guerre. Il en résulte quelque chose d’acéré et de délicat : une hésitation. Vaincre ? se vaincre ? » (L’ennemi déclaré)

Dans le livre, corpus 4 : amour de Deleuze
« La cause palestinienne est d’abord l’ensemble des injustices que ce peuple a subies et ne cesse de subir. Ces injustices sont les actes de violence, mais aussi les illogismes, les faux raisonnements, les fausses garanties qui prétendent les compenser ou les justifier. Arafat n’avait plus qu’un mot pour parler des promesses non tenues, des engagements violés, au moment des massacres de Sabra et Chatila : shame, shame. On dit que ce n'est pas un génocide. Et pourtant c’est une histoire qui comporte beaucoup d’Oradour, depuis le début. Le terrorisme sioniste ne s’exerçait pas seulement contre les anglais, mais sur les villages arabes qui devaient disparaître. D’un bout à l’autre, il s’agira de faire comme si le peuple palestinien, non seulement ne devait ne plus être, mais n’avait jamais existé. Les conquérants étaient de ceux qui avait subi eux-mêmes le plus grand génocide de l’histoire. De ce génocide, les sionistes avait fait un mal absolu. Mais transformer le plus grand génocide de l’histoire en mal absolu, c’est une vision religieuse et mystique, ce n’est pas une vision historique. Elle n’arrête pas le mal ; au contraire, elle le propage, elle le fait retomber sur d’autres innocents, elle exige une réparation qui fait subir à ces autres une partie de ce que les juifs ont subi (l’expulsion, la mise en ghetto, la disparition comme peuple). Avec des moyens plus « froids » que le génocide, on veut aboutir au même résultat. » (Deux régimes de fous)

Dans le livre, corpus 5 : image de Godard
« Le film [tourné à Amman] m’a été demandé par le Comité central de la révolution palestinienne. C’est un film arabe, financé par les Arabes. L’idée m’est venue de le faire à la suite de contacts avec des Palestiniens et des Français. [J’ai conçu ce film] en tant que Français, comme un film sur les Arabes qui n’a jamais été réalisé pendant la guerre d’Algérie. Un film sur le monde arabe longtemps colonisé par les Français et qui l’est toujours, puisqu’en France une grande partie de la main d’œuvre est constituée par des Arabes et des Africains. Venir tourner un film ici, ce n’est pas donner des leçons, mais en prendre de gens qui sont en avance sur nous. J’essaie d’utiliser mes connaissances techniques pour exprimer les idées de la révolution palestinienne. [Le titre de ce film pourrait être] Les Méthodes de pensée et de travail de la révolution palestinienne. Ce sera un film politique, plus exactement un rapport politique parlé en arabe et doublé selon les nécessités de la diffusion. [Ce sera un film politique car] nous ne recherchons pas les images sensationnelles. Toutes les images sensationnelles ont été filmées par la chaîne de télévision américaine CBS et l’ORTF. Nous essayons de faire une analyse politique de la révolution palestinienne. Nous n’avons pas été éduqué à présenter des images politiques. Nous en sommes au début. Ce film se propose un double but : 1) aider les gens qui luttent d’une manière ou d’une autre dans leur pays, contre l’impérialisme ; 2) présenter un nouveau genre de film. Une sorte de brochure politique. Nous ne cherchons pas à montrer des images, mais des rapports entre des images. A ce moment, le film devient politique, car ces rapports vont dans le sens de la ligne politique du commandement unifié de la révolution palestinienne. Les Palestiniens sont dans un état de guerre populaire prolongée. Il n’y a pas de raison que ce film ne prenne pas du temps aussi. » (Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard)

Dans le livre, corpus 6 : rêve de Stiegler
« Le monde s’individue à travers l’individuation de ceux qui y vivent. Et un monde devient immonde lorsqu’il est devenu un obstacle à l’individuation de chacun et de tous. Telle est malheureusement la situation dans laquelle nous vivons. Cela provoque une très grande souffrance, une souffrance de moins en moins tolérable, et cette souffrance engendre elle-même beaucoup de bêtise, ce qui aggrave la désindividuation et sa souffrance. » (Pharmacologie du Front National)

En finir avec la métaphysique tout simplement
Appendice critique et clinique. Pour mettre fin à l’asservissement. Voici ce que le lecteur de Deleuze et Jarry se voit forcé de poser en amont de toute réflexion sur la révolution palestinienne au moment où la littérature et les arts en France tombent dans la réaction nihiliste et le nationalisme le plus mal placé : un déni de pensée critique et une perte d’intelligence littéraire. La vérité de la démocratie exige nécessairement de suivre le fil conducteur du corps dans le roman de la vie quand il s’agit d’une création d’abord littéraire. Cette poétique déterminera une grande politique. La pataphysique est le mode opératoire de cette critique réalisée de toute la métaphysique. Je le lis aujourd’hui dans Les jours et les nuits de Jarry. Comme l’avait lu en son temps Gilles Deleuze dans Critique et clinique et dans les chapitre titrés : « Un précurseur méconnu de Heidegger, Alfred Jarry » et « Pour en finir avec le jugement » (un manifeste de plus pour Artaud). Comme le pensait Deleuze, il faut suivre le fil conducteur du corps d’Alfred Jarry. C’est une promenade de schizo et c’est la voie de la déconstruction de la métaphysique par la littérature. « Il écrivit et dormit surtout toute la journée devant le feu, dans la chambre aux volets fermés, sous des lampes, et sa valise ne resta pas faite, car il n'avait pas le courage d'attendre l'autre dimanche, et il lui fallait la liberté, même pas, la tranquillité de lire et de dormir, sans uniforme, plus vite. (…) Et Sengle tâtonnait dans la nuit vers son Soi disparu comme le cœur d'un bombe, la bouche sur son meurtre. » C’est Sengle, ou Singulier, ou Simple, Alfred Jarry en personne, qui mène au bout l’être infini sous l’aspect du devenir continu de Soi-l’autre. Cette théorie critique est un théâtre qu’il faut démonté. Le Palestinien est le personnage de ce concept vivant, ou le concept de ce personnage de papier. Le Palestinien, éternel retour et théâtre de la cruauté : une écriture révolutionnaire.

De l’abrutissement militaire
La forme biopolitique du Palestinien est nécessairement aujourd’hui un théâtre poétique de la cruauté : car dans le monde des Lettres, la terreur peut être une écriture pour déconstruire la vie fasciste et les forces colonisatrices du mal armé, il en va d’une création de soi et de l’énonciation collective d’une liberté. Dans le camp de Gaza, nombre des Palestiniens pourchassés sont des militants antimilitaristes et des communistes de pensée, ils veulent une démocratie sans armes et sans âmes. Dans le roman d’Alfred Jarry, qui raconte sa lutte poétique contre l’armée républicaine d’une France antisémite, on voit Sengle le singulier militant élaborer une critique démocratique de l’armée fasciste française. Dans Les Jours et les nuits, on lit : « Ce mot n’est pas une insulte à l’armée.